Nous voici prêts à entrer dans ce sujet passionnant de la réhabilitation des carrières. Mais, voici d’abord quelques précisions. Il existe en effet 2 types de carrières, il nous faut donc bien savoir de quoi l’on parle car les enjeux en lien avec la réhabilitation diffèrent. Gravières ou roches massives, voici en quelques mots ce qu’il faut retenir.
Les gravières : L’exploitation du gravier se fait sur des roches meubles, afin d’exploiter le gravier déposé pendant des années par les rivières. Nous pouvons également parler de contexte alluvionnaire.
Dans ce contexte alluvionnaire il existe 2 solutions pour la remise en état du site :
• Laisser la zone en eau. Cela permet différentes utilisations du site, par exemple l’irrigation, la création d’une base de loisirs ou encore d’un lac à vocation d’espace naturel.
• Remblayer tout ou partie du site afin de redonner un usage agricole à ces terrains.
Le remblai se fait avec les matériaux non valorisables du site mais également avec des apports de matériaux extérieurs. Les matériaux extérieurs sont des matériaux inertes, non valorisables venus d’autres chantiers de terrassement notamment. Ils font préalablement l’objet d’un contrôle strict et sont ensuite mis en remblais dans le lac. Les remblais sont ensuite recouverts avec la terre végétale du site qui est gardée en stock pendant l’exploitation des alluvions. Il est ainsi possible de restituer des terrains agricoles afin de répondre à la pression agricole dans certaines régions, de créer des zones naturelles ou de reboiser. Tout cela implique un gros travail en amont avec les communes, car ces éléments sont définis préalablement dans le cadre d’une autorisation environnementale.
L’accueil de matériaux inertes extérieurs en carrière permet :
- De proposer des alternatives à la remise en état de gravière
- De contribuer à la filière d’élimination des déchets inertes qui, dans certaines régions, manque de capacité d’accueil.
- D’assurer la prise en charge de ces matériaux dans le respect de la réglementation en vigueur.
Les carrières de roches massives : cette typologie de carrières concerne les roches dures (calcaire, basalte et autres). Pour ces sites, l’exploitation se fait à l’explosif du fait du caractère dur des matériaux. L’exploitation est réalisée sous forme de gradins (en escalier). Les formats de remise en état sont donc différents, liés avec la présence de fronts qui dessinent des paysages singuliers composés de grandes marches qui donnent une forme finale relativement figée au site. Ces dernières ne peuvent pas se modifier à cause des contraintes techniques qui assurent la stabilité de la carrière.
Dans le cas des carrières en roches massives, la verticalité ne permet pas de disposer d’une grande marge de manœuvre. Grâce aux enchaînements de fronts leur remise en état est donc assez simple. Il est néanmoins possible d’apporter de la matière sur les banquettes pour garantir la re-végétalisation. Le syndicat professionnel UNICEM et l’ONF ont notamment travaillé sur une méthodologie pour assurer la remise en état de ce type de site (sol pauvre et de faible épaisseur). Les paramètres sont difficiles, mais il est très impressionnant de voir comment la nature reprend ses droits.
D’ailleurs, le retour d’expérience sur les remises en état de carrières met très souvent en évidence une richesse forte en termes de biodiversité. Il est par exemple très fréquent de constater la présence de nouvelles espèces protégées localement, du fait de la création de nouveaux biotopes dans le cadre de la remise en état. Même si ce sont des approches résolument modernes, la renaturation des sites en tant que tel n’est pas nouvelle. On remarque cependant que cette dernière est davantage exploitée aujourd’hui pour tenter de créer des habitats favorables.
Voilà vous savez désormais faire la différence entre gravières et roches massives. Vous êtes donc prêts pour entrer dans le vif du sujet.
Pour des exemples concrets et réussis de réhabilitation de carrières c’est dans l’épisode 2 que ça se passe.
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